La crise sanitaire du Covid-19 met en lumière la nécessité, pour les États, de disposer de filières industrielles fortes et autonomes, et de mettre en place des sas de sécurité pour défendre leurs intérêts dans une économie mondialisée.
Certains voient dans la pandémie du covid-19 un châtiment divin en réponse à l’arrogance du genre humain, d’autres un phénomène de régulation de la nature visant à rétablir son équilibre et d’autres encore, l’acide lactique du système libéral qui se déverse sur l’humanité.
La propagation de ce virus n’est autre que l'une des résultantes de l’explosion des échanges mondiaux depuis les années cinquante. Ces flux de toute nature (hommes, marchandises, capitaux, information, etc.) ont été permis par les accords de libre-échange, par l'avènement de moyens de transport de grande capacité ainsi que par le développement de la puissance de calcul informatique et des applications logicielles, et de leur mise en réseau grâce aux hauts débits télécoms.
Les crises se propagent désormais au sein d’espaces géographiques et numériques décloisonnés grâce à un effet domino que nul n’a réussi à endiguer : crise financière en 2008, crise migratoire en 2010, attaque cybercriminelle mondiale Wannacry en 2017, et aujourd’hui l’épidémie de COVID-19...
Chaque nouvelle crise met en lumière le cruel déficit de souveraineté des états européens affaiblis par leur dépendance industrielle et technologique vis-à-vis de la Chine ou des Etats-Unis.
Nous devons défendre coûte que coûte le modèle sociétal européen.
Quoi qu’on en pense, la démocratie sociale européenne, avec toutes ses limites, constitue incontestablement le modèle de société le plus abouti. Il suffit de constater la destruction de 20% des emplois aux Etats-Unis, en seulement quelques semaines, pour s’en convaincre.
Partisans de la décroissance, anti-mondialistes, écologistes radicaux, marxistes nostalgiques … de multiples voix s’élèvent aujourd’hui pour remettre en cause les choix de nos élus. Tenir les élus en place pour responsables des conséquences du COVID-19 est profondément injuste. Leur incapacité à agir ne tient pas à leur absence de volonté ou de compétences. Elle réside surtout dans la cruelle absence de moyens industriels et technologiques leur permettant de mettre en œuvre leurs plans d’actions ; conséquence d’une désindustrialisation aux effets calamiteux décidée depuis le début des années 70 et qui se sont accélérée dans les années 80.
Sans industrie, la souveraineté de l’Europe et son modèle de démocratie sociale disparaîtront.
Le plan de relance économique du Ministère de l’Economie et des Finances actuellement à l’étude vise à restaurer notre souveraineté laquelle doit s’exprimer dans les trois espaces physiques : terre, air et mer autant que dans l’espace numérique pour éviter que nos libertés individuelles ne soient violées, nos emplois délocalisés, notre propriété intellectuelle pillée, notre prospérité dégradée ou notre fiscalité contournée.
Mais à la différence du plan Marshall d’après-guerre, ce programme ne doit pas servir à acheter des biens et services américains. Il doit servir à promouvoir les biens et services européens.
La place donnée aux solutions numériques européennes par les donneurs d’ordre, privés comme publics, constitue donc une condition indispensable au succès de ce plan car le soutien à la demande, plombée par l’assèchement de la trésorerie des entreprises et par l’affaissement du pouvoir d’achat de nombreux ménages, ne suffira pas.
L’exercice de notre souveraineté dans les quatre dimensions nous dotera des seuls sas à même de nous protéger des crises à venir de toute nature. Le déclin économique de l’Europe n’est pas une fatalité. Armés de courage politique et portés par un élan solidaire, il nous appartient de la réinventer.
Merci à nos partenaires distributeurs à valeur ajoutée, intégrateurs et clients fidèles pour leur soutien dans la construction de cette Europe Numérique Souveraine.
Luc d’URSO
Président Directeur Général
ATEMPO.WOOXO Group
